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EXILE VOICES 

«L’exil à travers les yeux des jeunes reporters de camp»

Depuis 30 ans, le photographe Reza témoigne des dures réalités de l’exil. Il contribue à sa manière à panser les blessures invisibles, en particulier celles des enfants et des jeunes. Pour répondre au désoeuvrement des camps, il leur transmet une nouvelle langue universelle : celle de l’image, afin qu’ils deviennent les reporters du camp, acteurs de leur propre réalité, à partager avec le reste du monde.

En décembre 2013, Reza se rend dans le camp de réfugiés syriens de Kawergosk, au Kurdistan Irakien. Il met en place un atelier photographique inédit pour les enfants du camp, âgés de 10 à 15 ans. L’âge de la curiosité exacerbée, de la pureté visuelle d’une vie nouvelle à raconter chaque jour.

 

L’exil, le déracinement des enfants

Maya Rostam a 12 ans. Elle aime rire, jouer avec ses amis. Ses rêves sont nombreux : tout lui paraît encore possible. Pourtant, ils s’effondrent le 17 août 2013, lorsqu’elle quitte sa Syrie natale, chassée par les bruits de la guerre. C’est dans le camp de Kawergosk, à quelques kilomètres d’Erbil, que Maya et les siens trouvent refuge, comme des milliers de familles réduites à une vie précaire, faite des quelques éléments emportés dans leur fuite. « Quand on est refugié, on a tout perdu sauf l’espoir». ». Aujourd’hui, Maya et sa famille ont gagné la Turquie, pour bâtir à nouveau les fondations d’une possible vie retrouvée.

Deliar, Solav, Maryam, Zeraf … Tout comme Maya, 17 enfants ont rejoint la formation à la photographie du camp de Kawergosk, pour témoigner de leur vie quotidienne. Armés d’un appareil photo fourni par Reza, ils ont appris l’impact de l’image, comme une preuve à fournir au monde. Non pas la technique photographique, mais plutôt à regarder le monde à travers la lentille d’un appareil, et le révéler. « Je veux apprendre la photographie parce que je crois que comme ça, tout le monde pourra voir ce que je sens, et ce que nous vivons » confie Maya à Reza.

 

L’atelier photographique de Kawergosk ou le souffle d’une nouvelle vie

Deux ans se sont écoulés : ces enfants de Kawergosk écrivent leur histoire quotidienne grâce à la photographie. Encadrés par Mohammad Qaddri, un journaliste syrien réfugié formé par Reza, ils continuent à photographier leur vie dans le camp. Certaines de leurs images, exposées à l’été 2015 sur les berges de Seine à Paris dans l’exposition Rêve d’Humanité conçue par Reza, ont touché le monde entier. Ils ont révélé un autre regard sur les camps de réfugiés et l’exil : celui l’enfance, mêlé d’innocence, de lucidité et de blessures, mais aussi d’espoir. Encadrés par leur formateur, leur talent et leur progrès technique indéniables font la lumière sur une réalité dont nous ignorons souvent les multiples visages.

En octobre 2015, Reza lance une nouvelle formation, auprès de jeunes Yézidis, au Kurdistan Irakien : 10 filles, et 10 garçons entre 17 et 20 ans, qui deviendront eux aussi les témoins de leur existence. Un regard  qui participera à leur résilience.

​Une troisième formation est lancée

à Souleymanieh.